Il était attendu comme le messi. Après seulement quelques maxis très très prometteurs, l'espagnol John Talabot nous pond son premier album sur son label de coeur : Permanant Vacation. Chef de file underground de la déferlante néo-disco de l'année dernière, John avait jusqu'à maintenant évité de tomber dans les stéréotypes de ce style et n'a pas multiplé les sorties creuses et uniquement dancefloor. Au contraire ses quelques EP fouillés et complets ont réussi à séduire tant les amateurs de techno-house classique que les hipsters héroïnomanes amateurs de low-tempo Lo-Fi moite en quête du ré-édit ultime d'une new-wave introuvable.
Qu'en est il de ce ƒin alors ?
Tracklist :
Depak Ine
Destiny feat. Pional
El Oeste
Oro y Sangre
Journeys feat. Ekhi
Missing You
Last Land
Estiu
When The Past Was Present
H.O.R.S.E.
So Will Be Now… feat. Pional
La première remarque que je me suis faite sur cet album est sur la durée des pistes. A part le premier et le dernier, aucun ne dépasse les 5 minutes. Etonnant de la part de l'Espagnol qui nous avait habitué à de longues dissertations musicales avoisinant plus avec les 7 minutes. La majorités des albums de musiques électroniques actuels ne sont effectivement qu'une vitrine pour le DJ-producteur, lui servant de carte de visite pour trouver des dates de concerts, beaucoup plus intéressants financièrement que la vente de son disque. Talabot ne déroge (malheureusement) pas à la règle, et après une première écoute rapide cela se vérifie, John ne bouscule pas les formats établis.
Passons maintenant au contenu.
Dapake Ine emmène directement dans l'univers de l'animal. On entre dans une jungle sauvage, humide et presque terrifiante. Les tambours tribaux et les cris d'animaux lointains se partagent le haut de l'affiche, créant une atmosphère très efficace. On patauge dans les marécage, on s'en échappe finalement pour grimper en haut de la canopée. Là le monde est en bas, vous êtes en haut, maîtrisant tout l'écosystème. L'ambiance peu rassurante du début est loin, maintenant les tambours ne sont là que pour vous inciter à rentrer en transe.
Ce voyage reflète ce que la suite de l'album a à nous proposer.
Destiny est aussi un appel plus prononcé à la danse. La construction assez basique et très binaire du morceau s'y prête. On se surprend à battre frénétiquement du pied dès que la basse diablement efficace apparaît.
El Oeste fait changer l'atmosphère rapidement, préparant le terrain pour la longue marche d'Oro y Sangre, plus proche de ce à quoi John Talabot nous avait habitué. Une sorte de rouleau compresseur discoïde et tropical.
Journeys reprend le voyage là où on l'avait terminé, en ajoutant une touche pop à la formule. Ce n'est pas selon moi le grand morceau de l'album, mais ça reste très bon.
Missing You est le morceau nostalgico-romantique de l'album. Etait-ce vraiment obligatoire ? La voix destructurée et la mélodie syncopée me font dire que oui, quand même.
Last Land nous amène en Asie. Le morceau se rapproche presque du boulot d'un beatmaker. De là à dire que l'omniprésence d'Onra sur cette scène y est pour quelque chose, il n'y a qu'un pas.
Estiu marque le retour du rouleau compresseur évoqué précédemment tandis que When The Past Was Present nous fait voyager cette fois temporellement. A la recherche de sonorités 90's.
L'album devrait se terminer sur H.O.R.S.E., non pas car So Will Be Now est inutile, c'est un excellent morceau, encore une fois très dancefloor lorgnant vers l'acid, mais parce que H.O.R.S.E. finirait de manière quasi excelente le long voyage dans lequel nous a emporté John Talabot. Une dernière montée d'adrénaline qui nous laisse vide de toute volonté.
Mis à part ce petit faux pas discutable, John a confirmé toutes les attentes que j'avais placé en lui. Finalement plus un voyage qu'un album basique, les 11 morceaux s'enchaînent à la perfection et arrivent à nous transporter rapidement là où l'artiste voulait. Dans son univers.
Courrez l'acheter, c'est moins cher qu'un acide.
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