Chronique : Gui Boratto - III [LP]

Pour ceux qui n'étaient pas encore au courant, comme moi jusqu'à hier en fait, le magicien brésilien Gui Boratto qui nous (enfin moi) avait enchanté en 2009 avec Take My Breath Away vient de récidiver avec un troisième album chez Kompakt, sobrement intitulé III.


Après une poignée d'EP globalement réussis, dans la lignée du précédant album qui a véritablement marqué mon cheminement musical, c'est avec une certaine appréhension que je démarre l'écoute de ce disque. Boratto réussira t-il le pari de se renouveler en gardant le style qui fait son originalité ?

Tracklist :

Galuchat
Stems From Hells
Striker
The Drill
Flying Practice
Trap
Soledad
Destination : Education
Talking Truss
The Third
This Is Not The End (feat. Luciana Villanova)
Blackjack's Primetime

Car oui, à l'instar de son collègue allemand Kalkbrenner, le brésilien à réussi à imposer son son, technoïde et pop, teinté de rock mélodique. III ne déroge bien évidement pas à la règle, dès le premier morceau, il pose les bases : un kick oppressant qui apparait puis disparait, jouant à cache cache avec la mélodie, qui se déstructure, module, puis s'éloigne, happée par un amas de filtres. Les sonorités sont très (voir même trop) proches de ses productions plus anciennes (Azurra, Notations) et c'est presque malheureusement le cas pour la totalité de l'opus. En règle générale ça marche, mais c'est un peu trop facile.
S'enchaine alors Stems From Hells, beaucoup plus sombre que l'introduction. Tout en syncopes et en jeux de filtres. La construction du morceau est assez basique, les instruments le sont tout autant, mais ça marche du tonnerre. S'il fallait ne retenir qu'un morceau de l'album, c'est vers celui là qu'irait mon vote.
Avec Striker Boratto montre encore une fois son goût pour le rock, on aime ou pas. The Drill est peut être le morceau le plus novateur de l'album. Le tempo est légèrement ralenti, l'accent est mis sur les snares un peu à la manière de Gesaffelstein (juste pour l'exemple, la comparaison s'arrête là, quoi que...), le clavier ternaire tranche avec le rythme très carré, et fait petit à petit monter le truc. Finalement ça marche assez bien, on en redemande.
Flying Practice, Trap et Soledad jouent leurs rôles de bouches trous, ce ne sont pas de grands morceaux, mais le brésilien à suffisamment de bouteille pour les rendre appréciables malgré tout. Dans la totalité de l'album, ils passent sans que j'ai eu envie de les zapper, mais je n'irais surement pas les réécouter de mon plein gré.
Talking Truss louche du côté de la tech house, on croirait presque entendre du Pryda (et non ce n'est pas un reproche). C'est un peu trop scolaire peut être, mais la puissance et l'efficacité sont bien présentes.
The Third remonterait presque le niveau de l'album. Gui fait du Boratto, mais cette fois il le fait bien, empruntant des sonorités moins utilisées que sur les autres morceaux, l'ensemble se révèle aérien, mélodique. Son écoute réussirait presque à m'arracher un sourire tiens.
Pas la peine non plus de s'éterniser sur les deux morceaux, This Is Not The End n'est qu'un pâle remake de No Turning Back, et Blackjack's Primetime confirme la tendance annoncée par Striker.

Pour résumer, bah C'est un très bon album. Si vous n'avez jamais encore écouté de Boratto, c'est un très bon album. Mais pour quelqu'un connaissant déjà sa musique, c'est beaucoup trop de déjà vu. Malgré tout, les quelques morceaux qui changent un peu de l'ordinaire sont assez réussis, et j'espère que le producteur continuera sur cette voie. III (prononcer "The Third") permet de découvrir l'univers du brésilien en douceur, et à la longue d'apprécier encore plus ses deux premiers albums.


1 commentaire:

  1. On a pas tous oublié l'URL bonhomme...
    Ca reste rare, des sons comme ça, keep the pitch !

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