Chronique : V.A. - Freude Am Tanzen 5Zig Compilation.

Je vous en parlais la semaine dernière : la compilation jubilée du label Freude Am Tanzen vient de faire son apparition chez tous les bons disquaires !


Le résultat de cette compilation est selon moi un peu décevant. Au premier abord du moins. L'album s'ouvre avec une complainte au violoncelle signée Kadebostan, Mother Cries. Je ne sais pas si le choix de la ballade mélancolique est une bonne chose pour introduire le reste des morceaux, mais heureusement elle ne reflète pas ce qui suit. Je passe rapidement sur les morceaux de Monkey Mafia et Tarron-Trekka qui n'offrent qu'un intérêt très moyen (une techno teintée de house plus que classique) pour m'épancher un peu plus sur Back Room Deal de Douglas Greed et Pictures de Marek Hemmann. Ces deux morceau représentent à la perfection ce que j'aime chez ce label. De la house efficace et accessible qui ne perd pas pour autant de sa qualité. On peut néanmoins regretter la voix un peu trop putassière de Delhia De France sur le premier morceau, et le manque de nouveauté du côté de Marek Hemmann qui signe là un bon morceau qui reste quand même en deçà du niveau de In Between.
Les trois pistes suivantes sont elles aussi basiques, quasiment scolaires : Krause Duo tente la carte de l'exotisme (comment faire autrement en ce moment), Mathias Kaden et Daniel Stefanik récitent leurs gammes sur une base de "poom tchak" trop classiques pour briller, suffisamment efficaces pour faire se trémousser.
Puis arrive la bombe de la compil. Si il fallait n'en retenir qu'un, c'est sans hésitation celui là : Kadebostan - Mon Petit Soleil D'algérie. Les tambours marquent direct le tempo, d'un entremêlement de Oud sort une trompette qui laisse sa place à un violon qui disparait... Et à 2 minutes, c'est la guerre. Les instruments organiques sont terrassés par l'électronique dans un déchainement de tambours d'une efficacité redoutable. Les choses ont du mal à rentrer dans l'ordre. Les deux morceaux suivant ont l'air marqué par la gifle algérienne que l'auditeur vient de prendre. Haftbolle de Robag Wruhme apparaît comme un champs de ruines électroniques presque breakbeat duquel ressort petit à petit un semblant de musicalité, transformé en ballade funk-house par Juno6 et son Guununk.
L'album s'achève sur une expérimentation assez insipide de No Accident In Paradise.


Les habitués de FAT resteront un peu sur leur faim avec cette compilation qui n'est en fait qu'une photographie musicale de ce qui fait de ce label une constante dans le paysage électronique : de la techno house toujours efficace, quelque fois un peu trop classique, généralement bonne et de temps en temps incontournable. Bref, si vous ne connaissez pas du tout ce label, cette compilation est un bon moyen d'en découvrir toutes ses facettes.

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